ARDECHE 2016
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Jean Pierre Epiais nous a quitté. Fidèle compagnon artiste peintre musicien.
karatéka passionné ayant participé aux championnats d'Europe.
Reconnu de tous pour sa convivialité et sa bonne humeur .
J'aime imaginer que là - haut ,au pay des esprits des kamis ,dégagé des problèmes de santé,
il nous regarde avec bienveillance et gaieté .Nous pensons tous à lui .
Ci- dessus 3 des meilleurs karatékas mondiaux à G :P Suard ,au C: JP Fischer ,à D: J Acédo
Un peu d' histoire Shotokan ,(une branche parmi tant d'autres )
Intimement convaincu lorsque j’écris ces lignes ,avec l’analyse du temps passé, que lorsque le maitre Kasé est arrivé en France, il s’est trouvé au centre d’un embryon de circonstances exceptionnelles . Avec un contrat lui assurant la vie de sa famille, libéré des contraintes financières et administratives, il a pu se consacrer entièrement au karaté.
Il s’est donné a cette époque le but de former les meilleurs élèves de sa carrière. C'est dans le dojo de Maitre Henri Plée, au 34 rue de la Montagne Ste Geneviève, dojo culte qu’il a pu réaliser ses projets.
Cet endroit mythique fut le véritable creuset pour la formation des meilleurs shotokans français et européens. Aucun assistant ne venait en aide au Maitre et c’est lui-même qui assurait tous les cours. Il transmit à cette époque sa véritable vision du karaté . Aucune influence extérieure ne pesait sur son enseignement. Seule son éducation avec les maitres japonais G Funakoshi et Yoshitaka se faisait sentir continuellement . Par les exemples d'appications du karaté au Japon à cette époque ,pour les katas ou pour l’éducation spirituelle. Cette période, bien que relativement courte a été le point de départ réel du karaté français, européen et mondial, tel qu’il a pu aboutir aujourd’hui.
Il était en pleine possession de sa forme physique et avait déjà une excellente expérience de l’enseignement. Instructeur de génie il savait former, on pourrait dire forger ses élèves à la limite de
la résistance , sans jamais décourager, blesser ni décevoir. Ceux qui se sont trouvés là, à cette époque ont pu profiter d’un enseignement exceptionnel. Quelques noms me reviennent, H Delage, C Courtonne , M Adam, T Céron, M LancinotJ Gaillard, F Daloia,P Loiseau ,, F Didier, C Daudier, et même J Delcourt président de la fédération à ce moment qui est venu participer à quelques cours.
Présents dès son premier cours nous étions chaque jour avec lui, sous sa direction, parfois pendant plusieurs heures. La vie commune, si je puis dire, ne se limitait pas à l’entrainement, mais aussi après, à ces instants, ces repas chez lui et ailleurs pendant lesquels il expliquait sa mission et ses préceptes sur le karaté.
Un petit groupe, une petite cellule de karatekas a pu profiter comme moi de cet enseignement exceptionnel, c'est-à-dire chaque jour , plusieurs heures dans un véritable dojo fixe, suivi et dirigé par le maitre, idéal pour une progression explosive.IL recevait régulièrement des amis experts pour animer et participer à ses cours; Me Shiraï Me Miyazaki Me Enoeda,Me Assaï Me Ochi venaient régulièrement .
j'ai pris soin à cette époque , de noter en détail les cours, ainsi que les principaux préceptes de sa philosophie ceci dans un carnet journalier .Conservés en toute discrétion , il reste dans mes archives et me permet de me ressourcer
Pour ma part, à l’arrivée du maitre Kasé, j’étais moi aussi en pleine possession de mes forces physiques. L' entrainement au karaté à cette période demandait réellement un potentiel de résistance très conséquent. Le but étant d’acquérir une efficacité une formation spirituelle sans faille très rapidement.
Cette façon d’enseigner lui venait évidemment de son passé au Japon en guerre. Le karaté devait être diffusé à grande échelle et devenir rapidement efficace et redoutable pour le combat et la guerre.
Son enseignement était perpétuellement illustré, imagé de faits de détails d’anecdotes de sa vie au Japon avec les anciens du karaté qu’il connaissait parfaitement pour s’être entrainé avec le père et le fils Funakoshi. Jai profité de cet enseignement exceptionnel.
Parallèlement, j’ai fait la rencontre au travers de Maitre H . Plée, du Capitaine de Frégate Pierre Yves Labbe commandant la base inter armée de Fontainebleau. Celui-ci avait décidé d’introduire le karaté dans la marine nationale pour ses forces spéciales et de donner une formation aux autres armées, c'est-à-dire l’armée de terre, l’armée de l’air, ainsi qu’à tous les officiers.
Nommé instructeur en chef en tant que marin, j’ai donné pendant cette période jusqu'à sept heures de cours par jour pour former les moniteurs de sport de combat et les spécialistes du combat rapproché ainsi que les plongeurs pour les missions spéciales. Je tiens par cet article à rendre hommage au capitaine Ratte, gradé de l’armée de l’air et passionné de Shotokan, aujourd’hui décédé. A souligner mon amitié au maitre principal Gilbert Wipff karatéka fidèle qui me suivi et me seconda pendant toute cette période. Particulièrement pendant celles de réserves pendant lesquelles je donnais des stages à Brest dans la marine dans la base des sous marins atomiques.
Avec le Capitaine de Frégatte P. Y. LABBE nous avons organisé un stage pour lequel le maitre Kasé serait en position pour affirmer cette nouvelle technique de combat. Il a accepté et est venu avec sa femme et ses deux filles, la marine le séduisait particulièrement.
Ainsi sur le porte avion Clémenceau, devant l’état major ébahi, nous avons avec une dizaine de karatékas et sous la direction du Maitre Kasé, pu mettre en valeur le Shotokan et le Maitre a fait une admirable démonstration.
Cette venue du maitre Kasé a donné un coup d’élan au développement du karaté shotokan dans la marine de guerre.
Après quelques années au 34 rue de la Montagne sainte Geneviève, le Maitre kasé s’est trouvé par une suite de circonstances politiques en position de me proposer un nouveau dojo, le Budokan 13, trouvant cet endroit stratégique pour moi et pour lui. Il décida d’en faire un dojo central , lui , assurant les cours principaux et ses assistants, M Rousseau, jp Lavorato, c Daudier, les cours secondaires. Vint ensuite une courte séparation politique , resté seul instructeur au Budokan 13 avec A Toubas
J’ai pu ainsi, par ma constance et mon travail d’entraineur, former un bon nombre de karatékas reconnus a l’échelon national et international. Beaucoup d’entre eux ont passé leur diplôme d’état et certains comptent parmi les hauts gradés de la fédération. Depuis une quinzaine d’années mes élèves ont ainsi occupé des postes clefs à la FFK. Patrick Suard, Jean Pierre Fischer, Jean Michel Blanchard José Acédo ,et bien d’autres...
Un lien affectif indélibile me lie avec tous ces karatékas qui ont travaillés si dur pour arriver à leurs niveaux . Lorsque j'entends parler de l'un d'eux et qu'il continue dans cette voie c'est toujours avec plaisir
Tout ce parcours m’a permis à moi aussi de me forger et de pouvoir enseigner, comme l’a fait le Maitre Kasé,
un karaté traditionnel qui joint l’esprit et le physique, la compassion et l’amitié. Evidemment tout ceci est passé . Mais que serait l'arbre si beau soit il sans ses racines ??
Michel Rousseau